La Mère Brazier

Sous-titre

Mathieu Viannay

Mange-t-on les murs ? C’est l’éternelle question de la grande cuisine, il faudrait quelques centaines de pages pour la régler. Mathieu Viannay, en 2018, a choisi de toucher au décor qu’il avait exhumé dix ans plus tôt en reprenant la Mère Brazier, qui a fêté son centenaire en plein avril 2021 de confinement. Le MOF 2004, en perpétuel balancement subtil, quasi obsessionnel, entre richesse soyeuse de la cuisine tricolore – Mathieu Viannay en est, avec Jean-François Piège, l’un des plus grands connaisseurs et des meilleurs ambassadeurs – et l’acidité/acidulé qui lui sont si chères et qui structurent le goût Brazier du XXIe siècle. En faisant par là même, dans cet interstice si ténu qui sépare le travail du talent, la besogne du geste limpide, l’une des tables les plus sincères, les plus structurantes pour la cuisine française contemporaine.